Élément le plus marquant de la boiserie, le diable aurait été façonné en même temps que la nouvelle église paroissiale, rénovée dans les années 1850. « Avant, les bâtiments étaient en ruines. L'église et sa boiserie ont été construites et le diable a vu le jour. Mais les sources sur ses origines manquent, témoigne Jacky Caruel, adjoint au maire de Campénéac et passionnée par le patrimoine de sa commune. Il faudrait retrouver les cahiers paroissiaux pour en savoir plus, mais personne ne sait s'ils existent encore. »
Pourquoi Satan a-t-il investi la maison de Dieu, il y a plus d'un siècle dans ce village du nord-est du Morbihan ? L'énigme reste irrésolue. D'aucuns y voient la marque du Bien l'emportant sur le Mal. Une symbolique que le livre Patrimoine des communes du Morbihan résume ainsi : « La chaire est supportée par un diable agenouillé, à moins qu’elle ne l’écrase. Faut-il y voir la parole de Dieu écrasant Satan ? »
Trait singulier, le diable a le nez cassé. L'œuvre du Bien ? Plutôt celle « des anciens, qui se revendiquent tous de l'avoir frappé dans leur jeunesse » selon Jacky Caruel, amusé par l'anecdote.
Si le prêtre n'utilise plus la chaire de l'église depuis bien longtemps, la figurine de l'enfer occupe une nouvelle fonction : celle d''attraction touristique. Elle ne manque pas d'intriguer de nombreux visiteurs, venus de toute la France. Les habitants de Campénéac restent, eux, méfiants. « On a le diable chez nous », ont-ils coutume de dire.
Où c'est ?
CAMPÉNÉAC, TERRE DE LÉGENDES
Le diable n'est pas le seul à voiler de mystère Campénéac. De nombreux contes sont rattachés à la commune, et notamment au château-fort de Trécesson. Classé aux Monuments Historiques, l'édifice médiéval regorge d'histoires fantastiques et d'épouvante.
Une certaine « Dame Blanche », une jeune fiancée, aurait été enterrée vivante dans ses jardins au cours du XVIIIe siècle. Son fantôme réapparaîtrait les soirs de pleine lune...
Le spectre du « Curé sans Tête » roderait également dans la campagne environnante, près d'un calvaire. Des joueurs de cartes fantômes peuvent aussi accompagner vos longues soirées d'hiver dans les chambres de la bâtisse. Un véritable château hanté.
Publié dans Le Mensuel du Golfe du Morbihan - Novembre 2014