La Tour de Tandil n’a pas manqué son retour sur le circuit. Le gagnant de l’US Open 2009, absent des courts huit mois durant en 2010, la faute à une blessure récurrente au poignet, fait sa réapparition sur les courts à Sydney en janvier. L’ex numéro cinq mondial est alors 258e mondial. Un gouffre.
Peu évident cependant de repartir sur de bonnes bases après une si longue coupure. Le jeu du colosse argentin met en effet du temps à revenir et à remettre son jeu en place. Ainsi, ses résultats ne sont guère brillants d’entrée. Il est en effet éliminé dès le deuxième tour à l’Open d’Australie, tout comme à Sydney pour sa reprise.
Mais tout vient à point qui sait attendre. Prenant son mal en patience, Del Potro franchit petit à petit les étapes vers un retour en grande pompe, retrouvant au fil des matchs ses sensations. Pas encore aussi tranchant que le Delpo de 2009 mais d’ores et déjà très affuté. Premières confirmations lors des tournois de San José et Memphis où, battant des joueurs tels qu’Hewitt ou Isner, il se hisse dans le dernier carré. Retour en revanche plus que confirmé à Delray Beach ou il s’adjuge le titre face à Tipsarevic.
La confiance retrouvée, le jeu de plus en plus affuté, la machine peut repartir, comme à l’ancienne. Une demi-finale lors du Masters 1000 d’Indian Wells viendra ainsi conclure son début de saison.
La terre battue lui sera en revanche moins bénéfique. Un titre glané à Estoril qui masquera la déception Porte d’Auteuil (éliminé dès le troisième tour par Djokovic en personne). Terre battue qui sera à l’image du gazon, la « tour de Tandil » ne franchissant qu’un tour de plus sur le green londonien.
A la peine physiquement, Del Potro sera dan le rouge physiquement lors de la fin de saison. Privé des terrains pendant presque un an, la fatigue l’aura rattrapé en bout de course. Sorti au troisième tour à l’US Open, son Majeur préféré, son meilleur résultat en fin de saison restera une finale à Vienne, où il fut proche du titre.
Dernière conquête en 2011 : la Coupe Davis. Opposé à l’Espagne, Del Potro fut le combattant de Séville, passant en l’espace de deux matchs près de neuf heures sur le court. Un combat physique et mental d’une rare intensité lors de ses oppositions face à Ferrer puis Nadal, toutes deux perdues au final. Au terme d’un mano a mano digne des plus grands matchs sur terre battue, Delpo ne put que s’incliner face à la maestria de Nadal, délaissant ainsi le Saladier d’Argent. Auteur d’une prestation énorme malgré la défaite, ce match est ainsi le reflet de la saison de l’Argentin, de retour au plus haut niveau.
Qu’on se le dise, le Del Potro de 2009 est de retour. Une puissance de frappe retrouvée, un coup droit dévastateur, une longueur de balle à en faire saliver plus d’un, l’Argentine a retrouvé son leader qui, à n’en pas douter, sera d’ici peu à la lutte pour les premières places mondiales. Elogieux et réaliste, Nadal le voit d’ailleurs à la lutte pour la toute première place en 2012. De quoi promettre une saison prochaine palpitante.
Del Potro en 2011, c’est :
· 66 matchs disputés : 48 victoires, 18 défaites, soit 73% de victoires.
· Deux titres : Delray Beach (dur), Estoril (terre battue).
· Une finale : Vienne (indoor)
· Onzième mondial au terme de la saison, soit 247 places de gagnées par rapport à 2010 (258e).
· 19 tournois disputés
· Finaliste de la Coupe Davis, où il a gagné trois matchs et perdu les deux de la finale.
· Sa meilleure performance à Wimbledon. Huitième de finaliste en 2011, il n’y avait jamais dépassé le deuxième tour auparavant.
Tommy Haas, un retour en dents de scie
Tommy Haas, ex numéro deux mondial, en 2002, avait fini l’année 2010 375e mondial. En raison d’opérations répétées à la hanche droite, il ne joua que les premiers mois de la saison, étant contraint à l’abandon pour le reste de la saison.
Le médaillé d’argent des Jeux Olympiques de Sydney fit ainsi son retour à la compétition en simple à Roland Garros, quatorze mois environ après son dernier match. Défait d’entrée en quatre sets, le sourire se lit néanmoins sur son visage, étant enfin de retour.
A l’image de Del Potro, les débuts sont difficiles et il met du temps à retrouver son jeu et ses sensations. Il enchaine ainsi, sans surprise, les défaites. Il restait à Wimbledon sur une demi-finale en 2009, il en reparti cette année dès le premier tour. Sa première victoire interviendra à Newport, sur gazon, face à l’Allemand Berrer, 83e mondial.
Une fin de saison bien délicate sur dur ne lui permettra ensuite de récolter qu’une petite victoire, à Washington. Bien difficiles sont les retours de blessures et bien compliqué il est de retrouver cet enchainement de matchs. Cependant, l’US open sera pour l’Américano-allemand une délivrance tout comme une récompense. Il se hissera ainsi jusqu’au troisième tour, battant notamment le colombien Falla. Un retour en forme qui se confirmera un mois plus tard à Vienne, où il atteindra les quarts de finale, faisant entre autres trébucher Chela.
Tout est encore loin d’être parfait pour l’ancien numéro deux mondial mais il faut souvent laisser le temps au temps. Encore loin de pouvoir battre les tous meilleurs, Haas est depuis quelques mois en constante progression. Mais à déjà 33 ans, le plus grand de sa carrière est bel et bien derrière lui, qu’il le veuille ou non. Son retour, aussi admirable qu’il soit, fait en tout cas plaisir à voir.
Tommy Haas en 2011, c’est :
· 19 matchs disputés : 7 victoires, 12 défaites, soit 37% de victoires.
· Aucun titre, aucune finale disputées.
· 205e mondial au terme de la saison, soit 170 places de gagnées par rapport à 2010 (375e).
· 12 tournois disputés.
· Allemand de naissance, il représente désormais les Etats-Unis sur le circuit, pays où il réside et qu’il connait depuis l’âge de treize ans.
Fernando Gonzalez, un heureux souvenir
Huit mois qu’il attendait ca. Depuis son abandon lors du premier tour de l’US Open 2010, le sportif Chilien de l’année 2008 n’avait pas refoulé les terrains. Contraint à l’abandon à l’Open d’Australie et à Roland Garros, ainsi qu’aux tournois annexes, à cause d’une vilaine blessure à la hanche, « El Bombardero » fit son retour à la compétition à Belgrade, fin avril.
Malgré une victoire d’entrée, le retour sur le circuit est également délicat pour le Chilien. Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin (et médaillé d’or en double), l’ancien numéro cinq mondial (fin 2007), était alors 519e mondial, à des années lumières de sa gloire de jadis.
Auparavant très régulier et performant sur toutes les surfaces (finaliste en Australie, demi-finaliste à Roland Garros et quart de finaliste à Wimbledon et à l’US Open), Gonzalez n’a pu, malgré tous ses efforts, redresser suffisamment la barre pour faire un retour fracassant.
Ce retour, synonyme selon ses dires de « début de fin de carrière », fut semé d’embûches. Trop mal classé pour apparaître dans certains tournois professionnels, il se contente tout d’abord des tournois Challenger de seconde zone. Il fait son grand retour à Wimbledon, où il empoche deux victoires, avant de céder en seizièmes de finale face à Tsonga.
Mais, à l’image de son début de saison, les blessures ne vont pas épargner le Chilien, de nouveau contraint au repos forcé. Il ne disputera ainsi que trois tournois après Wimbledon, trois tournois dans lesquels il ne connaitra pas la victoire. Une fin de saison bien terne qui lui permet cependant de se hisser à la 297e place mondiale. Un mal pour un bien. L’ex numéro cinq mondial a encore du pain sur la planche, même si les automatismes reviennent peu à peu. Ne reste plus à espérer pour lui que son corps le laisse un peu souffler.
Fernando Gonzalez en 2011, c’est :
· 8 matchs disputés sur le circuit principal (13 matchs avec les tournois Challenger) : 3 victoires, 5 défaites, soit 37,5% de victoires.
· Aucun titre, aucune finale disputées.
· 297e mondial au terme de la saison, soit 229 places de perdues par rapport à 2010 (68e), mais 222 places de gagnées depuis son retour de blessure en avril (519e).
· 6 tournois disputés.
Publié sur : Culture Sport - Les hommes qui ont marqué 2011 : Del Potro, Haas et Gonzalez de retour aux affaires