Au total, sept clubs de Ligue 1 ont été éliminés ce week-end. Parmi eux, on retrouve deux cadors bretons, à savoir le Stade Brestois et les merlus Lorientais.
Le Stade Brestois, qui n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale en Coupe de France, en 1983, commence très mal l’année. Opposé à une modeste formation niortaise, leader de son championnat de National, le roi du match nul en France (douze matchs nuls au compteur en championnat), s’est fait surprendre deux buts à zéro sur le terrain de Niort, une victoire totalement méritée pour les Chamois Niortais. La priorité étant mise sur le championnat, Alex Dupont n’avait certes pas aligné tous ses cadres, ne les faisant rentrer, comme Roux ou Ewolo, qu’après l’heure de jeu. Bien mal leur en a pris, il ne leur reste désormais plus que le train-train habituel de la Ligue 1 pour tenter de décrocher un maintien tant attendu en fin de saison.
Tout comme son homologue et voisin brestois, le FC Lorient s’est incliné, avec plus d’honneurs cependant. Opposés au Havre, formation de Ligue 2, les Morbihannais partaient pourtant favoris de la rencontre. Mais favori est bien mot qui ne signifie pas grand-chose en Coupe. Dans le match le plus riche en buts de ces 32e de finale, les Havrais ont su rester maîtres de leur terrain, s’imposant dans le temps règlementaire 4-3. Ironie du sort, Fanchone et Genton, deux ex-merlus, ont marqué trois des quatre buts havrais. Lorient aura joué son match mais l’envie et la motivation étaient clairement du côté normand. Rendez-vous l’année prochaine.
Seul le Stade Rennais fait figure de survivant. Opposé à une formation pourtant plus huppée, Nancy, les Rouge et Noir ont été à la hauteur de leurs ambitions, à savoir retrouver le Stade de France et, cette fois ci, y être sacré. Auteurs d’une très bonne première période, menant déjà 3-0 à la pause, les Rennais ont parfaitement fait le travail, sérieux et joueurs du début à la fin. Jeu vers l’avant, rapide, en profondeur, des milieux de terrain performants pour une attaque en forme, l’équipe ultra-technique alignée par Antonetti a vite trouvé ses marques sur le terrain. Désormais derniers représentants bretons encore en lice, le club de la « capitale » n’aura cependant pas la tâche facile au prochain tour, puisqu’il a hérité du seul duel entre formations de l’élite, face à Nice, qu’il devra jouer à l’extérieur.
Les petits poucets avec les honneurs
Tombeurs de Vannes (National) au tour précédent, les Vert et Rouge de Locminé ont été proches d’un autre exploit, d’une envergure tout autre. Qui aurait cru que la « Saint Co » aurait pu tenir tête au redoutable Paris Saint-Germain pendant 90 minutes ? Bien peu de monde. Dominant par moments la formation parisienne, l’ouverture du score était même proche pour l’équipe de CFA2 (cinquième division), mais le ballon de l’attaquant Locminois échouait sur l’équerre de Sirigu à la quatrième minute de jeu. Les espoirs s’envolaient quand Pastore douchait le Moustoir à la suite de son ouverture du score, en seconde mi-temps. Mais l’espoir ne meurt jamais. Une égalisation sur pénalty vingt minutes avant la fin du match relançait tout. Tout à tour, Locminé et Paris auraient pu prendre l’avantage. Le dénouement intervint à la 93e minute, quand Lugano, d’une tête puissante, délivrait les siens. Cruelle fin pour Locminé, qui était si proche des prolongations. Un exploit tout de même pour les Morbihannais, qui ont fait plus que rivaliser avec leur adversaire. Les amateurs n’ont cependant rien à se reprocher, ayant été au bout d’eux-mêmes, voir plus. Chapeau bas messieurs !
Tout comme Locminé, Vitré, club de CFA2, fut proche de l’exploit. Face à Tours, la partie était pourtant bien mal embarquée, les amateurs d’Ille et Vilaine rejoignant les vestiaires sur un score de 0-2. Mais deux expulsions du côté Tourangeau allaient changer la donne. Croyant à nouveau en ses chances, jetant ses dernières forces dans la bataille, Vitré revint à un but de leur adversaire. Mais une expulsion vitréenne allait les couper dans leur élan. Jamais le petit poucet ne parviendra à revenir dans la rencontre, malgré une abnégation et un courage remarquable. Par deux fois huitième de finaliste dans la compétition, leurs parcours s’arrête cette année au stade des 32e de finale.
La TA Rennes, enfin, aura longtemps cru refaire le même coup. Vainqueurs du FC Nantes aux tirs au but au tour précédent après un match de feu, les amateurs de la TA ont fait plus que résister face aux « spécialistes » de l’épreuve, Quevilly, club de National. Réduits à dix au cours de la seconde mi-temps, ils ont arraché avec les tripes une séance de prolongations. On attendait de les voir s’écrouler, ils ont bien au contraire tenu tant bien que mal, mettant à mal les projets des pensionnaires de troisième division, bien que complètement cuits physiquement. La chance ne leur aura cette fois pas souri lors de l’épreuve fatidique des tirs aux but, s’inclinant cinq tirs à quatre. La déception était immense, à la hauteur d’un parcours formidable pour ce club de sixième division. La coupe et sa magie leur donnent rendez-vous l’année prochaine.
Publié sur : Culture Sport - Coupe de France : la Bretagne à qui perd gagne