Cinquième à la trêve en championnat, les hommes de Frédéric Antonetti sont à leur place, conservant toutes les chances de qualification européenne. Mais la coupe aurait pu être bien plus remplie. Auteurs d’un mois de décembre catastrophique, les Rouge et Noirs sont retombés dans leurs travers coutumiers. Au pied du podium (à égalité avec Lille, troisième) fin novembre, une série de cinq matchs sans victoire, Coupe d’Europe comprise, ont mis à bas de nombreux espoirs. Ce même mal qui ronge les Rennais d’année en année, le manque de constance sur une saison, saisissait à nouveau.
Capables de s’exporter à merveille, comme face à Dijon (5-1) ou Sochaux (6-2), capables de très gros coups (victoires à Lyon et à Marseille), Rennes ne serait pas Rennes sans ses défaites face à Nice et Ajaccio, tous deux relégables. Des victoires face aux cadors pour ensuite se prendre les pieds dans le tapis face à des équipes de moindre calibre, telle est la spécialité de la maison. Et cela fait des années que ca dure…
Quelles sont alors les causes de cette inconstance chronique et flagrante ? Un manque de motivation face aux équipes moins bien classées ? Une fatigue qui s’accumule, liée aux matchs européens ? La jeunesse de l’effectif ? Ou un état d’esprit qui n’est pas irréprochable ?
Après dix-neuf journées de championnat, Rennes se positionne donc comme un candidat crédible aux places européennes, mais il manque de la constance et de la régularité pour pouvoir atteindre le podium. Cinquièmes avec 32 points, le club breton avait rarement connu meilleur départ d’un point de vue comptable. Le Stade Rennais s’exporte également très bien, étant quatrième à l’extérieur (après avoir été longtemps premier), comptant pas moins de cinq victoires hors de ses bases. Moins performants à la maison (seulement neuvièmes), les Rennais y restent cependant intraitables puisqu’ils sont les seuls en France, avec Brest, à ne pas y avoir concédé de défaite. Une invincibilité à domicile retrouvée qui peut faire du bien au moral, malgré de trop nombreux point perdus bêtement en cours de saison. Rennes a ainsi mené au score de nombreuses fois avant de se faire rejoindre (contre Nancy, Valenciennes …).
L’Europe entre satisfaction et déception
Incontestablement, le bilan comptable européen est désastreux. Toujours aucune victoire en phase de poules d’Europa League, seulement trois points au compteur, Rennes n’a pas été à la fête dans un groupe relevé mais pourtant à sa hauteur. Mais il y avait pourtant de la place. Durant ses quatre premières rencontres, Rennes a ainsi mené au score, avant de se faire rejoindre, logiquement parfois (Glasgow), sur des coups du sort à d’autres moments (Udinese et Madrid).
Une Coupe qui aura fait perdre un peu de points en championnat mais qui aura avant tout permis d’accumuler de l’expérience face à des équipes redoutables en Europe. Les Rennais n’en sortent pas par la grande porte mais ils auront au moins eu le mérite de jouer cette compétition à fond. L’objectif est désormais de retrouver l’Europa League au plus vite.
Coupe de la Ligue, un air de déjà vu
Comme à son habitude, Rennes a été désastreux en Coupe cette année. Bénéficiant d’un tirage favorable face au Mans, un non-match leur a été fatal, s’inclinant 4 tirs au but à 2 après un triste et pauvre 0-0. Déjà éliminé par des équipes telles que Reims, Quevilly ou Romorantin ces dernières saisons, les Rouges et Noirs ne sont pas friands de Coupe, qui est pourtant le moyen le plus direct pour accéder à l’Europe. La finale perdue face à Guingamp en 2009 est l’exception qui confirmera la règle.
En Coupe de France, le club breton recevra samedi prochain l’AS Nancy Lorraine, dans un match qui s’annonce d’ores et déjà capital.
Quel mercato ?
Coupe d’Afrique des Nations oblige, l’effectif rennais va se retrouvé amputé de plusieurs éléments. Mangane, Boye, Pitroipa, Hadji et Diarra vont ainsi quitter les bords de la Vilaine pendant un mois et demi. L’occasion pour le club de se renforcer ? Non pour son actionnaire principal François Pinault, qui se satisfait de son groupe professionnel et des recrues estivales. L’arrivée d’un attaquant est néanmoins souhaitée, attaquant qui pourrait être Diallo, évoluant cette saison à Bastia. De nombreuses pistes sont également évoquées, notamment pour suppléer M’Vila, qui pliera bagage en juin. Diakhité de Nancy est ainsi sur les tablettes des recruteurs rennais. La priorité numéro un reste la venue d’Erding, qui pourrait entraîner quelques départs (Montaño ou Tettey sont évoqués), tandis que Dalmat devrait vraisemblablement résilier son contrat.
Révélations/déceptions
Au menu des révélations de la saison, Théophile Catherine et Foulquier. Le premier confirme ainsi les bonnes prestations de sa saison passée sur son couloir gauche. Plus percutant dans les duels, plus tranchant dans les récupérations, ses montées s’avèrent de plus en plus décisives. Côté droit, c’est au tour du jeune Foulquier d’émerger. Peu de matchs dans les jambes mais de très bonnes prestations pour ce nouveau pur produit de la formation rennaise. Vincent Pajot, Benoit Costil ou les virevoltants John Pitroipa et Julien Féret sont également de très bonnes pioches. Mais à l’image du club, certains ne sont branchés que sur courant alternatif et peinent à exprimer tout leur talent sur la durée.
Le sourire est cependant moins de la partie pour Hadji ou Dalmat. Le premier peine à trouver sa place dans l’effectif rennais. Jouant peu, il joue souvent contre le jeu, cadrant peu et ne se montrant pas assez décisif. Toujours au combat mais bien trop absent des débats. Dalmat quant à lui n’entre plus dans les plans d’Antonetti malgré quelques matchs corrects en début de saison et devrait faire ses valises rapidement. A noter également les performances en demi-teinte de Mavinga, qui peine à s’imposer dans la défense bretonne.
Saluons enfin le retour d’Apam, qui a retrouvé la compétition face à l’Atletico Madrid, après plus d’un an et demi d’absence. Dix huit mois après son dernier match, le défenseur n’a rien perdu de son talent et de son envie. Un retour qui fait plaisir à voir.
Jirès Kembo termine meilleur buteur de l’effectif en Ligue 1, avec sept réalisations au compteur. Il devance Féret (cinq buts) et le duo Hadji-Montaño (quatre buts). Féret est le meilleur passeur du club (cinq passes décisives).
Publié sur : Culture Sport - Stade Rennais : éternel paradoxe ?