Un début en fanfare. Deux semaines seulement après la reprise officielle de la saison 2011, les meilleurs joueurs mondiaux se retrouvent à Melbourne afin de disputer l’Open d’Australie. Premier des quatre tournois du Grand Chelem (avec Roland Garros, Wimbledon et l’US Open), l’ « Australian Open » est donc le premier grand rendez-vous tennistique de la saison. Organisé depuis 1988 sur une surface synthétique en dur (il était auparavant disputé sur gazon), ce tournoi prestigieux intervient donc très tôt dans la saison. Grand Chelem oblige, il se déroule sur deux semaines (sans compter la semaine préalable de qualifications), du 17 au 30 janvier cette année, les matchs se déroulant en trois sets gagnants.
Auparavant, plusieurs tournois de préparation ont permis aux joueurs de se roder en vue de la première levée du Grand Chelem de la saison. Du 3 au 9 janvier, les tournois de Doha, Brisbane et Chennai (tournois de catégorie ATP 250) ont ainsi constitué la principale préparation des joueurs pour les deux semaines à venir, voyant Roger Federer (déjà très en forme), Robin Soderling et Stanislas Wawrinka s’imposer. Cette semaine se sont également déroulés les tournois de Sydney et Auckland (toujours en ATP 250), où Gilles Simon et David Ferrer ont remporté la victoire.
128 joueurs figurent dans le tableau principal de l’Open d’Australie, parmi lesquels figurent 32 têtes de série, en fonction de leur classement mondial à l’ATP. Les principales têtes de série engagées sont :
1. Rafael Nadal
2. Roger Federer
3. Novak Djokovic
4. Robin Soderling
5. Andy Murray
6. Tomas Berdych
7. David Ferrer
8. Andy Roddick
Rafael Nadal, une première depuis 1969 ?
Numéro un mondial pour la deuxième fois de sa carrière depuis sa prise de pouvoir à Roland Garros début juin dernier, Rafael Nadal n’en finit pas de surprendre le monde du tennis. Auteur du Petit Chelem la saison passée, en remportant trois des quatre tournois du Grand Chelem (Roland Garros, Wimbledon, Us Open), le Majorquin peut aujourd’hui prétendre, s’il parvient à remporter le trophée en Australie, à réaliser le Grand Chelem sur deux saisons, ce qui n’est pas arrivé depuis 1969, avec Rod Laver, qui avait réussi la performance de remporter ces quatre tournois la même année. Néanmoins, la comparaison n’est pas si évidente entre ces deux joueurs, les quatre tournois se disputant à l’époque sur trois surfaces différentes contre quatre actuellement. L’exploit serait donc de taille si l’espagnol parvenait à soulever le trophée ici, chose qu’il a déjà réalisé en 2009, aux dépens de Roger Federer. Mais rien n'est impossible pour le champion de Manacor, qui dispose actuellement de toutes les capacités nécessaires pour s’imposer sur tous types de surfaces, comme le prouve son titre récent à l’US Open. Ce n’est donc plus le simple joueur de terre battue qui s’alignera mais bien un véritable conquérant afin de réussir son « Rafa Slam ».
Son élimination « précaire » pour lui l’an passé au stade des quarts de finale lui reste encore en travers de la gorge, ayant été obligé de déclarer forfait en raison de ses blessures récurrentes aux genoux. Il arrive donc en Australie en tant que grand favori et s’il retrouve sa pleine condition physique (un virus grippal a perturbé sa préparation), le battre relèvera de l’exploit.
Néanmoins, Rafa, fidèle à son habitude, reste en dehors de toute pression et ses déclarations concernant ses objectifs pour le tournoi peuvent paraître ambigües : « Je pense que si je joue à mon meilleur niveau, j'ai une chance d'aller en deuxième semaine et là, nous verrons ce qui se passe". Fidèle à son image…
Son tableau :
- Affronte au 1er tour le brésilien Marcos Daniel, 96ème joueur mondial, éliminé au 1er tour l’an passé, qu’il a battu en juin dernier au Queen’s 6-2 6-2.
- Pourrait affronter dans un duel 100 % ibérique son compatriote Feliciano Lopez au 3ème tour, tête de série n° 31.
- Marin Cilic (n°15) pourrait être sur sa route lors des huitièmes de finale et un autre espagnol, David Ferrer (n°7), en quarts.
- Nadal a hérité d'Andy Murray (n°5) ou de Robin Soderling (n°4) dans sa demi-finale potentielle.
Federer, éternel favori
A Melbourne, Roger Federer est comme chez lui. Il est ici maître des lieux. Quadruple vainqueur sur le ciment australien (ou Plexicushion pour les intimes) en 2004, 2006, 2007 et 2010, le tenant du titre est donc, avec Rafael Nadal, le favori du tournoi. Le recordman du nombre de titres en Grand Chelem espère donc bien élever la barre encore plus haut et remporter son 17ème ( !!!) tournoi du Grand Chelem. Le suisse, que de nombreux observateurs considèrent comme LE meilleur joueur de l’histoire du tennis, possède toutes les armes pour s’imposer à nouveau. Vainqueur l’an passé, il n’aura cependant pas le droit à l’erreur, sous peine de perdre de nombreux point précieux au classement. Mais le dur est une surface qui réussit vraiment très bien à Federer et on ne voit vraiment pas comment il ne pourrait pas, au minimum, atteindre le dernier carré.
L’helvète a idéalement lancé sa saison sur dur en allant s’imposer au tournoi de Doha il y a de cela une semaine, en battant en finale un spécialiste sur ciment Nikolay Davydenko 6-3 6-4. Federer espère avant tout repartir de l’avant après une saison mitigée en vue de titres « majeurs », les tournois du Grand Chelem étant désormais sa principale préoccupation. Il reste en effet sur deux quart de finale à Paris et à Londres, puis sur une demi à New York, mais sur une victoire au Masters. La place de numéro un mondial est également un objectif pour lui, mais il ne pourra pas la récupérer à l’issue du tournoi. Il lui manque en effet une semaine au sommet de la hiérarchie mondiale afin de d’égaler le record de Pete Sampras, qui a passé 286 semaines en tant que numéro 1, contre 285 pour Federer.
Le Suisse aborde différemment cette première grande levée de l’année : « Cela le place en favori du tournoi (ndlr : Nadal), ça ne me pose aucun problème de ne pas être le favori », « J'aimerais me donner une opportunité de le redevenir (ndlr : numéro un mondial). C'est ce que je fais depuis Wimbledon. Je prends beaucoup de plaisir, je m'entraîne bien, je ne fais que des bonnes choses. Je peux continuer comme ça. Gagner l'Australie, cela aiderait mes affaires ».
Son tableau :
- Affronte Lukas Lacko, 99ème joueur mondial, au 1er tour, éliminé en 32èmes de finale l’an passé. Ces deux joueurs ne se sont pas affrontés sur le circuit la saison dernière.
- Pourrait retrouver un des Américains Mardy Fish (n°16) ou Sam Querrey (n°18) en 1/8ème de finale.
- Andy Roddick (n°8) est un probable adversaire en quart de finale, alors que Novak Djokovic (n°3) devrait se dresser face à lui sur la route de la finale.
Et les autres ?
En dehors des deux cadors du circuit, d’autres joueurs peuvent espérer tirer leur épingle du jeu. Le premier d’entre eux est, naturellement, Novak Djokovic, numéro trois mondial et vainqueur à Melbourne en 2008 (c’est à l’heure actuelle le seul Majeur qu’il détient). Sa combattivité, sa couverture de terrain remarquable et son service rapide et varié en font un des favoris légitimes du tournois. C’est également un excellent retourneur, qualité appréciable sur dur.
Andy Murray est quant à lui en pleine progression ces dernières années sur les terres australiennes. Finaliste l’an passé (balayé par Federer en trois petits sets), le Britannique peut espérer cette année y remporter son premier tournoi du Grand Chelem. Bénéficiant d’un tableau assez clément, il peut donc créer la surprise.
Robin Soderling a beau être numéro quatre mondial, l’Open d’Australie ne lui réussit pas. Eliminé dès le premier tour l’an passé, il a donc de nombreux points à y gagner.
Jo-Wilfried Tsonga, 2ème français et 13ème mondial, est également un sérieux client. Finaliste en 2008 et demi-finaliste l’an passé, c’est le tournoi qui lui convient le mieux. Grâce à un service puissant et sa principale arme, le coup droit à plat de fond de court, Jo-Wilfried tentera à nouveau de s’élever le plus haut possible et de tenir son rang.
Marin Cilic, tête de série numéro 15, est également à suivre de très près. A 22 ans seulement, le Croate est déjà l’auteur d’une demi-finale à Melbourne en 2010. Très à l’aise sur les surfaces dures, il s’appuie notamment sur un service de feu et sur son grand gabarit pour faire plier ses adversaires.
L’américain Andy Roddick (n°8) sera également un obstacle de poids. Celui qui a atteint à 4 reprises les demi-finales du tournoi et qui reste sur une élimination en quart de finale (justement face à Cilic) ne viendra certainement pas en Australie pour faire de la figuration. Néanmoins, ce n’est plus le « grand » Roddick d’il y a quelques années, l’américain ayant déjà 30 ans.
Fernando Verdasco, le deuxième ténor espagnol, place également de nombreux espoirs sur l’Open d’Australie. Il y a disputé, face à Rafael Nadal, le match le plus long du tournoi en 5h14 de jeu, lors des demi-finales de l’édition 2009, son meilleur résultat là-bas. Sa combattivité hors normes en fait un joueur redoutable.
Lleyton Hewitt, 29 ans, australien, 54ème au classement ATP, n’aborde pas le tournoi dans le costume de favori. Hewitt, c’est simplement l’espoir de tout un peuple, vers qui tous les soutiens du public se tourneront. Le local, ancien numéro un mondial et finaliste de l’épreuve en 2005, reste quand même sur une bonne performance sur ses terres, n’ayant chuté qu’en huitièmes de finale contre le futur vainqueur, Federer. Il sera donc bien entendu un des hommes forts à suivre au cours de cette quinzaine, ne serait-ce que pour son énorme popularité.
Une chance pour les Français ?
Sans conteste, la meilleure chance française pour la quinzaine qui s’annonce est Jo-Wilfried Tsonga, comme nous l’avons évoqué précédemment, finaliste, quart de finaliste et demi finaliste sur les trois dernières saisons. Dernier rescapé français l’année dernière, il était le seul représentant tricolore encore présent au stade des huitièmes de finale (contre trois au 3ème tour avec Monfils et Serra), ce qui illustre les difficultés éprouvées par les français à Melbourne. 14 français sont aujourd’hui dans le tableau principal du tournoi, dont 4 têtes de série (numéros 12, 13, 22 et 28), 3 issus des qualifications (Mahut, Robert et Millot), 1 Wild Card (Paire), plus 6 autres joueurs.
Tsonga débutera sa campagne australienne contre Philipp Petzschner, 59ème mondial, qui n’a jamais franchi le 1er tour ici, et pourrait retrouver son compagnon Arnaud Clément au 2ème tour (qui affronte l’italien Andreas Seppi, 53ème mondial). Il est en revanche dans la partie de tableau de Rafael Nadal, qu’il pourrait rencontrer en demi-finale. Mais il devra auparavant faire face à des joueurs redoutables, comme Soderling ou Murray.
Le 1er français n’est autre que Gaël Monfils, tête de série numéro 12, qui connaît un bilan mitigé sur le dur australien. Son meilleur résultat y est un huitième de finale et il reste sur une élimination précaire en 16èmes de finale. Son premier tour ne devrait pas lui poser trop de problèmes, se frottant au 46ème mondial Thiemo de Bakker. En revanche, il pourrait affronter l’ogre Federer dès les quarts de finale, ce qui serait difficilement abordable. Mais il trouvera tout d’abord sur sa route des Wawrinka (n°19) ou Roddick dès le 3ème tour et les 1/8ème de finale.
Michaël Llodra est la troisième tête de série tricolore (n°22). Malgré ce statut de tête de série, Llodra n’apprécie pas les conditions australiennes. Il n’a en effet franchi le 1er tour qu’à deux reprises (pour échouer au 2ème tour à chaque fois) en 9 participations. Son premier adversaire est l’argentin Juan Ignacio Chela, 38ème à l’ATP. Youzhny (n°10) pourrait se retrouver sur son chemin dès le 3ème tour, ou Ferrer en 1/8ème.
La dernière tête de série est Richard Gasquet (n°28), qui est en train de retrouver son meilleur niveau après deux saisons difficiles (problèmes de dopage notamment). Il fut éliminé au 1er tour l’an passé mais a, par deux fois, atteint les huitièmes. Il se mesurera tout d’abord au qualifié canadien Dancevic, 269ème seulement à l’ATP. Il pourrait cependant se retrouver face à face à Tomas Berdych (n°6) dès le 3ème tour.
Gilles Simon aura quant à lui fort à faire. Le 41ème mondial, opposé d’entrée à Yen-Hsun Lu, 35ème mondial, pourrait en cas de succès retrouver directement Roger Federer au 2ème tour.
Le parcours de Julien Benneteau sera également semé d’embuches, le numéro 6 français ayant hérité d’une tête de série dès le premier tour, Juan Monaco, n°28, avant de, pourquoi pas, retrouver Andy Roddick au troisième tour.
Adrian Mannarino, espoir du tennis français, se retrouvera opposé à un autre espoir, l’américain Ryan Harrison, seulement âgé de 18 ans, qui bénéficie d’une Wild Card. Son deuxième tour lui permettrait de retrouver Richard Gasquet si ce dernier se qualifie également.
Florent Serra aura également fort à faire, John Isner (n°20) étant sur sa route d’entrée. Une qualification serait déjà une superbe perf, avant d’affronter potentiellement le redoutable Stepanek, voire au tour suivant Marin Cilic. Du lourd donc pour Serra.
Jérémy Chardy bénéficie d’un tirage mitigé. Un premier tour clément le voit affronter le local Bernard Tomic, 209ème mondial (WC). Les choses se corseraient ensuite, avec tout d’abord Lopez (n°31) au deuxième tour, puis Nadal au troisième.
Les qualifiés Nicolas Mahut, Stéphane Robert et Vincent Millot affronteront respectivement au premier tour Dabul (87ème mondial), Almagro (n°14) et Melzer (n°11). Très compliqué donc pour Robert et Millot, envisageable pour Mahut. Benoit Paire (WC) affrontera quant à lui un qualifié, l’italien Cipolla, 247ème à l’ATP.
Matchs phares du 1er tour :
- David Nalbandian - Lleyton Hewitt : choc de titans entre deux anciens cadors du circuit. Un match à suivre.
- David Ferrer - Jarkko Niemenen : le Finlandais est toujours un joueur dangereux et son opposition face à Ferrer promet.
- Dudi Sela - Juan Martin Del Potro : pour le grand retour de Del Potro sur les circuits du Grand Chelem, après un an d’absence suite à sa blessure et à l’opération de son poignet droit.
- Stanislas Wawrinka - Teymuraz Gabashvili : le numéro 2 suisse tentera de se défaire du piège russe, qui a posé de nombreux problèmes aux tous meilleurs l’an passé.
- Gaël Monfils - Thiemo De Bakker : même si Gaël Monfils a battu a deux reprises le Néerlandais la saison dernière, on se souvient tous de la défaite cuisante qu’il lui avait infligée lors des barrages de l’édition 2009 de la Coupe Davis. Duel à suivre donc.
- Yen-Hsu Lu - Gilles Simon : entre le récent quart de finaliste à Wimbledon et le numéro cinq français, séparés de seulement 6 places à l’ATP, le combat promet d’être intense.
Huitièmes de finale probables (en s’appuyant sur les numéros de tête de série attribués aux joueurs, eux même tirés du classement technique)
- Rafael Nadal (n°1) - Marin Cilic (n°15).
- Mikhail Youzhny (n°10) - David Ferrer (n°7).
- Robin Soderling (n°4) - Jo-Wilfried Tsonga (n°13).
- Jürgen Melzer (n°11) - Andy Murray (n°5).
- Tomas Berdych (n°6) - Fernando Verdasco (n°9).
- Nicolas Almagro (n°14) - Novak Djokovic (n°3).
- Andy Roddick (n°8) - Gaël Monfils (n°12).
- Mardy Fish (n°16) - Roger Federer (n°2).
Quarts de finales probables
- Rafael Nadal (n°1) - David Ferrer (n°7).
- Robin Soderling (n°4) - Andy Murray (n°5).
- Tomas Berdych (n°6) - Novak Djokovic (n°3).
- Andy Roddick (n°8) - Roger Federer (n°2).
En attendant pourquoi pas la finale tant attendue entre Rafael Nadal et Roger Federer, la quinzaine promet d’être intense et pleine de bouleversements.
Publié sur : Culture Sport - L'Open d'Australie pour l'Histoire (1/2) et L'Open d'Australie pour l'Histoire (2/2).
128 joueurs figurent dans le tableau principal de l’Open d’Australie, parmi lesquels figurent 32 têtes de série, en fonction de leur classement mondial à l’ATP. Les principales têtes de série engagées sont :
1. Rafael Nadal
2. Roger Federer
3. Novak Djokovic
4. Robin Soderling
5. Andy Murray
6. Tomas Berdych
7. David Ferrer
8. Andy Roddick
Rafael Nadal, une première depuis 1969 ?
Numéro un mondial pour la deuxième fois de sa carrière depuis sa prise de pouvoir à Roland Garros début juin dernier, Rafael Nadal n’en finit pas de surprendre le monde du tennis. Auteur du Petit Chelem la saison passée, en remportant trois des quatre tournois du Grand Chelem (Roland Garros, Wimbledon, Us Open), le Majorquin peut aujourd’hui prétendre, s’il parvient à remporter le trophée en Australie, à réaliser le Grand Chelem sur deux saisons, ce qui n’est pas arrivé depuis 1969, avec Rod Laver, qui avait réussi la performance de remporter ces quatre tournois la même année. Néanmoins, la comparaison n’est pas si évidente entre ces deux joueurs, les quatre tournois se disputant à l’époque sur trois surfaces différentes contre quatre actuellement. L’exploit serait donc de taille si l’espagnol parvenait à soulever le trophée ici, chose qu’il a déjà réalisé en 2009, aux dépens de Roger Federer. Mais rien n'est impossible pour le champion de Manacor, qui dispose actuellement de toutes les capacités nécessaires pour s’imposer sur tous types de surfaces, comme le prouve son titre récent à l’US Open. Ce n’est donc plus le simple joueur de terre battue qui s’alignera mais bien un véritable conquérant afin de réussir son « Rafa Slam ».
Son élimination « précaire » pour lui l’an passé au stade des quarts de finale lui reste encore en travers de la gorge, ayant été obligé de déclarer forfait en raison de ses blessures récurrentes aux genoux. Il arrive donc en Australie en tant que grand favori et s’il retrouve sa pleine condition physique (un virus grippal a perturbé sa préparation), le battre relèvera de l’exploit.
Néanmoins, Rafa, fidèle à son habitude, reste en dehors de toute pression et ses déclarations concernant ses objectifs pour le tournoi peuvent paraître ambigües : « Je pense que si je joue à mon meilleur niveau, j'ai une chance d'aller en deuxième semaine et là, nous verrons ce qui se passe". Fidèle à son image…
Son tableau :
- Affronte au 1er tour le brésilien Marcos Daniel, 96ème joueur mondial, éliminé au 1er tour l’an passé, qu’il a battu en juin dernier au Queen’s 6-2 6-2.
- Pourrait affronter dans un duel 100 % ibérique son compatriote Feliciano Lopez au 3ème tour, tête de série n° 31.
- Marin Cilic (n°15) pourrait être sur sa route lors des huitièmes de finale et un autre espagnol, David Ferrer (n°7), en quarts.
- Nadal a hérité d'Andy Murray (n°5) ou de Robin Soderling (n°4) dans sa demi-finale potentielle.
Federer, éternel favori
A Melbourne, Roger Federer est comme chez lui. Il est ici maître des lieux. Quadruple vainqueur sur le ciment australien (ou Plexicushion pour les intimes) en 2004, 2006, 2007 et 2010, le tenant du titre est donc, avec Rafael Nadal, le favori du tournoi. Le recordman du nombre de titres en Grand Chelem espère donc bien élever la barre encore plus haut et remporter son 17ème ( !!!) tournoi du Grand Chelem. Le suisse, que de nombreux observateurs considèrent comme LE meilleur joueur de l’histoire du tennis, possède toutes les armes pour s’imposer à nouveau. Vainqueur l’an passé, il n’aura cependant pas le droit à l’erreur, sous peine de perdre de nombreux point précieux au classement. Mais le dur est une surface qui réussit vraiment très bien à Federer et on ne voit vraiment pas comment il ne pourrait pas, au minimum, atteindre le dernier carré.
L’helvète a idéalement lancé sa saison sur dur en allant s’imposer au tournoi de Doha il y a de cela une semaine, en battant en finale un spécialiste sur ciment Nikolay Davydenko 6-3 6-4. Federer espère avant tout repartir de l’avant après une saison mitigée en vue de titres « majeurs », les tournois du Grand Chelem étant désormais sa principale préoccupation. Il reste en effet sur deux quart de finale à Paris et à Londres, puis sur une demi à New York, mais sur une victoire au Masters. La place de numéro un mondial est également un objectif pour lui, mais il ne pourra pas la récupérer à l’issue du tournoi. Il lui manque en effet une semaine au sommet de la hiérarchie mondiale afin de d’égaler le record de Pete Sampras, qui a passé 286 semaines en tant que numéro 1, contre 285 pour Federer.
Le Suisse aborde différemment cette première grande levée de l’année : « Cela le place en favori du tournoi (ndlr : Nadal), ça ne me pose aucun problème de ne pas être le favori », « J'aimerais me donner une opportunité de le redevenir (ndlr : numéro un mondial). C'est ce que je fais depuis Wimbledon. Je prends beaucoup de plaisir, je m'entraîne bien, je ne fais que des bonnes choses. Je peux continuer comme ça. Gagner l'Australie, cela aiderait mes affaires ».
Son tableau :
- Affronte Lukas Lacko, 99ème joueur mondial, au 1er tour, éliminé en 32èmes de finale l’an passé. Ces deux joueurs ne se sont pas affrontés sur le circuit la saison dernière.
- Pourrait retrouver un des Américains Mardy Fish (n°16) ou Sam Querrey (n°18) en 1/8ème de finale.
- Andy Roddick (n°8) est un probable adversaire en quart de finale, alors que Novak Djokovic (n°3) devrait se dresser face à lui sur la route de la finale.
Et les autres ?
En dehors des deux cadors du circuit, d’autres joueurs peuvent espérer tirer leur épingle du jeu. Le premier d’entre eux est, naturellement, Novak Djokovic, numéro trois mondial et vainqueur à Melbourne en 2008 (c’est à l’heure actuelle le seul Majeur qu’il détient). Sa combattivité, sa couverture de terrain remarquable et son service rapide et varié en font un des favoris légitimes du tournois. C’est également un excellent retourneur, qualité appréciable sur dur.
Andy Murray est quant à lui en pleine progression ces dernières années sur les terres australiennes. Finaliste l’an passé (balayé par Federer en trois petits sets), le Britannique peut espérer cette année y remporter son premier tournoi du Grand Chelem. Bénéficiant d’un tableau assez clément, il peut donc créer la surprise.
Robin Soderling a beau être numéro quatre mondial, l’Open d’Australie ne lui réussit pas. Eliminé dès le premier tour l’an passé, il a donc de nombreux points à y gagner.
Jo-Wilfried Tsonga, 2ème français et 13ème mondial, est également un sérieux client. Finaliste en 2008 et demi-finaliste l’an passé, c’est le tournoi qui lui convient le mieux. Grâce à un service puissant et sa principale arme, le coup droit à plat de fond de court, Jo-Wilfried tentera à nouveau de s’élever le plus haut possible et de tenir son rang.
Marin Cilic, tête de série numéro 15, est également à suivre de très près. A 22 ans seulement, le Croate est déjà l’auteur d’une demi-finale à Melbourne en 2010. Très à l’aise sur les surfaces dures, il s’appuie notamment sur un service de feu et sur son grand gabarit pour faire plier ses adversaires.
L’américain Andy Roddick (n°8) sera également un obstacle de poids. Celui qui a atteint à 4 reprises les demi-finales du tournoi et qui reste sur une élimination en quart de finale (justement face à Cilic) ne viendra certainement pas en Australie pour faire de la figuration. Néanmoins, ce n’est plus le « grand » Roddick d’il y a quelques années, l’américain ayant déjà 30 ans.
Fernando Verdasco, le deuxième ténor espagnol, place également de nombreux espoirs sur l’Open d’Australie. Il y a disputé, face à Rafael Nadal, le match le plus long du tournoi en 5h14 de jeu, lors des demi-finales de l’édition 2009, son meilleur résultat là-bas. Sa combattivité hors normes en fait un joueur redoutable.
Lleyton Hewitt, 29 ans, australien, 54ème au classement ATP, n’aborde pas le tournoi dans le costume de favori. Hewitt, c’est simplement l’espoir de tout un peuple, vers qui tous les soutiens du public se tourneront. Le local, ancien numéro un mondial et finaliste de l’épreuve en 2005, reste quand même sur une bonne performance sur ses terres, n’ayant chuté qu’en huitièmes de finale contre le futur vainqueur, Federer. Il sera donc bien entendu un des hommes forts à suivre au cours de cette quinzaine, ne serait-ce que pour son énorme popularité.
Une chance pour les Français ?
Sans conteste, la meilleure chance française pour la quinzaine qui s’annonce est Jo-Wilfried Tsonga, comme nous l’avons évoqué précédemment, finaliste, quart de finaliste et demi finaliste sur les trois dernières saisons. Dernier rescapé français l’année dernière, il était le seul représentant tricolore encore présent au stade des huitièmes de finale (contre trois au 3ème tour avec Monfils et Serra), ce qui illustre les difficultés éprouvées par les français à Melbourne. 14 français sont aujourd’hui dans le tableau principal du tournoi, dont 4 têtes de série (numéros 12, 13, 22 et 28), 3 issus des qualifications (Mahut, Robert et Millot), 1 Wild Card (Paire), plus 6 autres joueurs.
Tsonga débutera sa campagne australienne contre Philipp Petzschner, 59ème mondial, qui n’a jamais franchi le 1er tour ici, et pourrait retrouver son compagnon Arnaud Clément au 2ème tour (qui affronte l’italien Andreas Seppi, 53ème mondial). Il est en revanche dans la partie de tableau de Rafael Nadal, qu’il pourrait rencontrer en demi-finale. Mais il devra auparavant faire face à des joueurs redoutables, comme Soderling ou Murray.
Le 1er français n’est autre que Gaël Monfils, tête de série numéro 12, qui connaît un bilan mitigé sur le dur australien. Son meilleur résultat y est un huitième de finale et il reste sur une élimination précaire en 16èmes de finale. Son premier tour ne devrait pas lui poser trop de problèmes, se frottant au 46ème mondial Thiemo de Bakker. En revanche, il pourrait affronter l’ogre Federer dès les quarts de finale, ce qui serait difficilement abordable. Mais il trouvera tout d’abord sur sa route des Wawrinka (n°19) ou Roddick dès le 3ème tour et les 1/8ème de finale.
Michaël Llodra est la troisième tête de série tricolore (n°22). Malgré ce statut de tête de série, Llodra n’apprécie pas les conditions australiennes. Il n’a en effet franchi le 1er tour qu’à deux reprises (pour échouer au 2ème tour à chaque fois) en 9 participations. Son premier adversaire est l’argentin Juan Ignacio Chela, 38ème à l’ATP. Youzhny (n°10) pourrait se retrouver sur son chemin dès le 3ème tour, ou Ferrer en 1/8ème.
La dernière tête de série est Richard Gasquet (n°28), qui est en train de retrouver son meilleur niveau après deux saisons difficiles (problèmes de dopage notamment). Il fut éliminé au 1er tour l’an passé mais a, par deux fois, atteint les huitièmes. Il se mesurera tout d’abord au qualifié canadien Dancevic, 269ème seulement à l’ATP. Il pourrait cependant se retrouver face à face à Tomas Berdych (n°6) dès le 3ème tour.
Gilles Simon aura quant à lui fort à faire. Le 41ème mondial, opposé d’entrée à Yen-Hsun Lu, 35ème mondial, pourrait en cas de succès retrouver directement Roger Federer au 2ème tour.
Le parcours de Julien Benneteau sera également semé d’embuches, le numéro 6 français ayant hérité d’une tête de série dès le premier tour, Juan Monaco, n°28, avant de, pourquoi pas, retrouver Andy Roddick au troisième tour.
Adrian Mannarino, espoir du tennis français, se retrouvera opposé à un autre espoir, l’américain Ryan Harrison, seulement âgé de 18 ans, qui bénéficie d’une Wild Card. Son deuxième tour lui permettrait de retrouver Richard Gasquet si ce dernier se qualifie également.
Florent Serra aura également fort à faire, John Isner (n°20) étant sur sa route d’entrée. Une qualification serait déjà une superbe perf, avant d’affronter potentiellement le redoutable Stepanek, voire au tour suivant Marin Cilic. Du lourd donc pour Serra.
Jérémy Chardy bénéficie d’un tirage mitigé. Un premier tour clément le voit affronter le local Bernard Tomic, 209ème mondial (WC). Les choses se corseraient ensuite, avec tout d’abord Lopez (n°31) au deuxième tour, puis Nadal au troisième.
Les qualifiés Nicolas Mahut, Stéphane Robert et Vincent Millot affronteront respectivement au premier tour Dabul (87ème mondial), Almagro (n°14) et Melzer (n°11). Très compliqué donc pour Robert et Millot, envisageable pour Mahut. Benoit Paire (WC) affrontera quant à lui un qualifié, l’italien Cipolla, 247ème à l’ATP.
Matchs phares du 1er tour :
- David Nalbandian - Lleyton Hewitt : choc de titans entre deux anciens cadors du circuit. Un match à suivre.
- David Ferrer - Jarkko Niemenen : le Finlandais est toujours un joueur dangereux et son opposition face à Ferrer promet.
- Dudi Sela - Juan Martin Del Potro : pour le grand retour de Del Potro sur les circuits du Grand Chelem, après un an d’absence suite à sa blessure et à l’opération de son poignet droit.
- Stanislas Wawrinka - Teymuraz Gabashvili : le numéro 2 suisse tentera de se défaire du piège russe, qui a posé de nombreux problèmes aux tous meilleurs l’an passé.
- Gaël Monfils - Thiemo De Bakker : même si Gaël Monfils a battu a deux reprises le Néerlandais la saison dernière, on se souvient tous de la défaite cuisante qu’il lui avait infligée lors des barrages de l’édition 2009 de la Coupe Davis. Duel à suivre donc.
- Yen-Hsu Lu - Gilles Simon : entre le récent quart de finaliste à Wimbledon et le numéro cinq français, séparés de seulement 6 places à l’ATP, le combat promet d’être intense.
Huitièmes de finale probables (en s’appuyant sur les numéros de tête de série attribués aux joueurs, eux même tirés du classement technique)
- Rafael Nadal (n°1) - Marin Cilic (n°15).
- Mikhail Youzhny (n°10) - David Ferrer (n°7).
- Robin Soderling (n°4) - Jo-Wilfried Tsonga (n°13).
- Jürgen Melzer (n°11) - Andy Murray (n°5).
- Tomas Berdych (n°6) - Fernando Verdasco (n°9).
- Nicolas Almagro (n°14) - Novak Djokovic (n°3).
- Andy Roddick (n°8) - Gaël Monfils (n°12).
- Mardy Fish (n°16) - Roger Federer (n°2).
Quarts de finales probables
- Rafael Nadal (n°1) - David Ferrer (n°7).
- Robin Soderling (n°4) - Andy Murray (n°5).
- Tomas Berdych (n°6) - Novak Djokovic (n°3).
- Andy Roddick (n°8) - Roger Federer (n°2).
En attendant pourquoi pas la finale tant attendue entre Rafael Nadal et Roger Federer, la quinzaine promet d’être intense et pleine de bouleversements.
Publié sur : Culture Sport - L'Open d'Australie pour l'Histoire (1/2) et L'Open d'Australie pour l'Histoire (2/2).