Mais ce tour fut douloureux. Pas pour les admirateurs de tennis, qui étaient eux, au contraire, admiratifs. Mais pour bon nombre de têtes de série qui ne continueront pas l’aventure à Wimbledon cette année. La surface repousse certains joueurs ? Certes, mais encore faut-il avoir le jeu nécessaire pour s’y imposer, le gazon étant extrêmement exigeant. Ils furent donc nombreux à sortir par la petite porte.
Sept au total virent leurs espérances refoulées et leurs espoirs envolés. Troicki (n°13), qui avait fort à faire face au quart de finaliste surprise de 2010, Lu, a lutté. Autant qu’il pouvait. Mais cela s’est finalement avéré inutile, Lu lui étant tout bonnement supérieur. Trois sets auront eu raison de lui. Le client suivant est Suisse, un grand ami de Roger. Lui aussi est passé à la moulinette. Italienne la moulinette, Bolelli mettant à bas Wawrinka très rapidement. Pourtant tête de série numéro 14, il ne parvient à marquer que 15 petits jeux dans cette rencontre. A l’image de ses derniers mois, Wawrinka n’est plus le même homme, beaucoup plus brouillon et imprécis sur le court. Et que dire alors du brave Mayer (n°20) ? Que son tirage n’était pas des plus délicats ? Cela est vrai, mais l’Allemand possédait les cartes pour jouer les troubles fêtes. Et non, ce n’est pas une blague belge, c’est bel et bien Malisse qui l’a emporté en quatre sets, assez tranquillement au final. Quand on vous parlait de surprises ! Client suivant. On lui manquerait de respect en disant que c’est un habitué du genre mais il en est ainsi. Verdasco figure à nouveau dans la liste des surprises ! Pourtant favori dans les starting blocs, il rêvait de s’octroyer ce majeur. Peine perdue à nouveau, l’Espagnol oscillant trop souvent entre le bon et le mauvais dans son jeu, erreurs en trop grand nombre et relâchement étant trop souvent au bout de la raquette. Sa tête de série numéro 21 n’envisageait rien de bon pour lui, devant très tôt affronter les tous meilleurs. Mais c’est finalement face au modeste Haase, qui n’avait tout bonnement aucune référence sur gazon, qu’il tomba. Mais continuons dans nos tournants espagnols. Chela l’Argentin (n°25), a lui été victime de mauvais tours. L’Amérique du Nord a fait tomber l’Amérique Latine, Bogomolov prenant aisément le dessus sur lui. Trois petits sets et puis s’en vont. C’est le refrain favori de bon nombre de joueurs désormais. Et après le 25, c’est le 26, qui n’est autre que Garcia-Lopez, encore un Espagnol décidément, qui va suivre ses camarades, tête baissée. Perdant de plus contre un qualifié, ce qui en fait la beauté de ce sport, rien n’étant joué sur le papier, Garcia-Lopez ne sera donc resté que le temps de deux tours, le temps d’une victoire par abandon au 1er tour, et d’un défaite sèche mais tout à fait justifiée au 2ème. Un Grand Chelem qui ne restera certainement pas gravé dans sa mémoire. Un petit dernier pour la route ? Allons-y, lançons nous ! Désigné 31ème homme par les organisateurs du tournoi, Raonic se voyait forcément aller plus loin, d’autant plus qu’il présentait de nombreuses garanties sur la surface malgré son inexpérience. Il ne pourra malheureusement pour lui retenter sa chance que l’an prochain. La faute à une vilaine blessure, contractée en retombant maladroitement. La faute à pas de chance sans doute, une malchance pour le tournoi certainement, qui perd là une de ses pépites. Ce n’est donc pas le Luxembourgeois Muller qui allait faire grise mine. Une qualification au 3ème tour, une fraîcheur physique, tous les voyants étaient…. au vert ! Magie du gazon !
Mais me direz-vous, il y avait 128 joueurs au départ, pas seulement une dizaine. De nombreux autres joueurs moins connus, moins bien classés il est vrai, sont encore à l’œuvre dans le tournoi. Et leurs performances sont loin, très loin d’être en reste. Certains ont en effet plus le pied vert que d’autres.
Qui donc est digne de figurer dans cette catégorie ? Saluons à nouveau la bonne performance de Ljubicic, toujours présent et très régulier ! Qui plus est en Grand Chelem bien sur, un terrain de jeu qu’il adore plus que tout. Sans coups férir, Ljubicic obtient par sa victoire son meilleur résultat en Grand Chelem. Alléluia. Ce redoutable serveur est prêt à faire tomber toutes les têtes. Son ami serveur, Karlovic, n’aura pas eu la même réussite. On ne peut pas réussir à tous les coups. Le Géant Croate, véritable tour de contrôle de 2m08 (plus grand joueur du circuit, n’ayons pas le vertige), n’aura rien pu faire face à un adversaire de 18cm de moins. Qui fait alors 1m90 ? Ce n’est autre que Kubot, un vieux de la vieille qui malgré ses 29 ans rugit toujours. Et allons-y au culot ! Issu des qualifications, le Polonais, véritable star dans son pays, ne fait qu’une bouchée de son adversaire. Le revers de la médaille pour Karlovic, concédant une amère défaite en trois sets. Le meilleur résultat pour Kubot à Wimbledon. Le Polonais s’est mis au vert ! Mais autrement, qui a dit que les espagnols ne savaient pas jouer sur gazon ? Broutilles ! Une démonstration ? Feliciano bien sur ! Feliciano Lopez, ex-quart de finaliste londonien (en deux occasions : 2005 et 2008) ne se fait plus prier pour espérer de se retrouver à pareille fête. Une rage de vaincre belle à voir pour un des rares (que dis-je, très rares, c’est même une espèce quasiment disparue) Espagnols à obtenir de meilleurs résultats sur herbe que sur terre battue. Sa victime du jour ? Schuettler, pourtant un des joueurs capables de produire de bonnes choses sur gazon. En 2008, il échoua à 2 matchs du sacre. En 2011, il ne joua que 2 matchs. Les choses changent. Comment également oublier de parler de lui ? Je pense ici bien évidement au Chilien Fernando Gonzalez, vous l’auriez parié ! Avec aucun point à défendre au compteur, l’occasion était bonne pour lui de rafler la mise. Ce qui n’est pas donné à tous les 255ème mondiaux, excusez du peu ! Une 255ème place qui est loin de refléter une quelconque réalité soit disant au passage. Voilà où mènent les blessures malheureusement. Ce sont les risques du métier. Il ne s’est donc pas fait prier pour disposer du qualifié De Voest en trois petits sets, retrouvant petit à petit le jeu qui avait fait de lui le numéro 5 mondial il y a de cela quelques années. Une autre belle histoire ? Mais avec plaisir ! Je m’en vais donc vous conter l’histoire de Tomic, ce jeune prodige du tennis australien. Et oui, Hewitt, ce monument du tennis, ne détient plus la suprématie du tennis national australien. Tomic est encore loin des sommets, vous allez me dire, en Australie, les sommets… Classé 158ème mondial (soit 50 places de mieux qu’en début d’année), Tomic n’en finit plus d’affoler les stats ! Pas encore de grande perf au tableau avant la quinzaine, mais toujours régulier, voila son mode son fonctionnement. Et sa 1ère grande perf, c’est au 1er tour qu’elle a eu lieu, Davydenko s’en souvient encore certainement. Sur sa lancée, pourquoi donc s’arrêter en si bon chemin ? Au grand malheur d’Andreev, qui était le prochain sur le chemin de Tomic. 5 sets disputés auront eu raison du Russe. Confirmation attendue pour Tomic face à Soderling au tour suivant. Et tant mieux pour lui, le Suédois n’est pas au meilleur de sa forme !
Et les Français dans tout cela ? 7 partant au départs, 5 présents à l’arrivée. Bilan très positif donc pour nos bleu blanc rouge ! Cocorico ! Simon et Gasquet se sont fait plaisir sur les courts, 3 sets suffisant amplement à leur bonheur. Et contribuant aux malheurs de Sela et Kunitsyn. Dans un autre registre, auxquels nous habituent trop souvent les français, la victoire est au bout pour Monfils, Tsonga et Llodra. Mais défaite rime ici avec douleur, car la tâche n’a pas été aisée ! 4 sets marquent ici l’accomplissement de leurs efforts. Zemlja, Dimitrov et Mello, leurs adversaires respectifs, n’auront pas démérités. Mais ils ne possédaient pas le jeu nécessaire pour faire tomber leur tête de série respective. A l’inverse, 2 joueurs ont été sorti. 2 défaites, oui. Mais défaites avec les honneurs. Benneteau, opposé au finaliste Berdych, n’avait tout simplement les armes pour lutter. Malgré toute sa bonne volonté, il n’a pu inscrire que 7 jeux. Mais il aura montré de bonnes choses sur gazon, ce qui est important pour les échéances à venir. Mannarino, de même ne pouvait rien face à Maître Federer, qui était en plein récital. Le stopper relevait de l’inaccessible pour Mannarino.
Publié sur : Culture Sport - Wimbledon : un deuxième tour mouvementé