« Je ne sais pas qui c'est. » Têtes baissées et traits tirés dans le box des prévenus, Salah, 21 ans, et Karim, 22 ans, nient inlassablement se connaître. Et pourtant, tout porte à croire le contraire.
Tous deux sont originaires du même arrondissement et ayant séjournés en même temps dans la même prison parisien. Bien connus des services de police de la capitale, ils ont été incarcérés dans la même prison, à Fleury-Mérogis. Deux jours auparavant, ils se trouvaient dans le même TGV en direction de Quimper. Ils répondent ce lundi en comparution immédiate du vol de 150 euros en liquide et un flash d'appareil photo commis dans le train.
Dénoncés par des voyageurs, ils sont interpellés à la gare de Vannes. Ce n'est qu'en garde à vue que le policiers retrouvent, après une fouille au corps, les billets, sur le plus jeune des deux. « Je n'ai rien fais, jure-t-il. L'argent, il est à moi ». Une somme découverte - « curieuse coïncidence » dixit le procureur - dans son caleçon. Le sous-vêtement contient également de la résine de cannabis. Le prévenu tente de l'avaler - voulait-il effacer les preuves ? - et mord jusqu'au sang, « telle une bête féroce », le bras du policier qui le surveille. « On aurait dit une bête sur un morceau de viande. » « J'étais obligé de le faire. »
L'agent se voit prescrire six jours d'ITT. Sa représentante : « En 20 ans d'exercice, j'ai rarement vu ça. La "Suarez attitude" est intolérable. » Une référence à la star uruguayenne de football, coupable d'avoir "croqué" un adversaire lors de la dernière Coupe du Monde. Les deux parisiens sont placés en garde à vue, non sans insulter les policiers qui les escortent. Le juge à Karim : « Vous êtes accusés d'outrage à fonctionnaire en exercice... - J'ai jamais outré (sic), j'ai parlé dans ma barbe, ils ont mal compris. »
S'ensuivent 48 heures de garde à vue « épiques » selon l'avocate de la victime. « Les policiers s'en souviendront toujours. Les prévenus ont dépassé les limites de l'acceptable et du légal. » Dénégations, insultes, menaces, déclinaison d'une fausse identité... Les deux malfaiteurs ne font qu'aggraver leur situation. Transporté à l'hôpital pour un problème à la mâchoire, Salah parvient même à prendre la fuite. « Je ne voulais pas inquiéter ma mère. »
De nouveau, il est interpellé par la police à la gare. « Une succession de réactions primitives, de la part de quelqu'un incapable de se maîtriser », conclut le conseil du policier mordu. Fébrilement, la défense invoque la jeunesse de ses clients, leur désir d'insertion et le manque de témoins dans le train. Salah est condamné à 18 mois de prison ferme. Résigné, Karim s'en tire avec 15 mois : « Ca fait cher le billet de train. »
Publié dans Le Mensuel du Golfe du Morbihan - Septembre 2014
Dénoncés par des voyageurs, ils sont interpellés à la gare de Vannes. Ce n'est qu'en garde à vue que le policiers retrouvent, après une fouille au corps, les billets, sur le plus jeune des deux. « Je n'ai rien fais, jure-t-il. L'argent, il est à moi ». Une somme découverte - « curieuse coïncidence » dixit le procureur - dans son caleçon. Le sous-vêtement contient également de la résine de cannabis. Le prévenu tente de l'avaler - voulait-il effacer les preuves ? - et mord jusqu'au sang, « telle une bête féroce », le bras du policier qui le surveille. « On aurait dit une bête sur un morceau de viande. » « J'étais obligé de le faire. »
L'agent se voit prescrire six jours d'ITT. Sa représentante : « En 20 ans d'exercice, j'ai rarement vu ça. La "Suarez attitude" est intolérable. » Une référence à la star uruguayenne de football, coupable d'avoir "croqué" un adversaire lors de la dernière Coupe du Monde. Les deux parisiens sont placés en garde à vue, non sans insulter les policiers qui les escortent. Le juge à Karim : « Vous êtes accusés d'outrage à fonctionnaire en exercice... - J'ai jamais outré (sic), j'ai parlé dans ma barbe, ils ont mal compris. »
S'ensuivent 48 heures de garde à vue « épiques » selon l'avocate de la victime. « Les policiers s'en souviendront toujours. Les prévenus ont dépassé les limites de l'acceptable et du légal. » Dénégations, insultes, menaces, déclinaison d'une fausse identité... Les deux malfaiteurs ne font qu'aggraver leur situation. Transporté à l'hôpital pour un problème à la mâchoire, Salah parvient même à prendre la fuite. « Je ne voulais pas inquiéter ma mère. »
De nouveau, il est interpellé par la police à la gare. « Une succession de réactions primitives, de la part de quelqu'un incapable de se maîtriser », conclut le conseil du policier mordu. Fébrilement, la défense invoque la jeunesse de ses clients, leur désir d'insertion et le manque de témoins dans le train. Salah est condamné à 18 mois de prison ferme. Résigné, Karim s'en tire avec 15 mois : « Ca fait cher le billet de train. »
Publié dans Le Mensuel du Golfe du Morbihan - Septembre 2014