Les perfs
- John Isner. Le pilier Américain a fait tomber le « nain » Gilles Simon, 23 cm de moins au compteur. Imprenable au service, n’y concédant que de très rares occasions, Simon n’aura pu exprimer pleinement son tennis face au géant qu’il avait en face de lui. Beaucoup de frustration pour Simon, qui dominait dans le jeu dès que l’échange se prolongeait. Mais Isner, sur de sa force et de ses points forts, ne s’est pas laissé embarquer, ses trois tie-breaks remportés étant le symbole de sa victoire. Il atteint pour la première fois de sa carrière un quart de finale en Grand Chelem, qui plus est chez lui.
Isner (n°28) bat Simon (n°12) : 7-6(2), 3-6, 7-6(2), 7-6(4)
- Andy Roddick. On ne l’avait pas vu à pareille fête sur ses terres depuis quelques années. Absent des quarts de finale depuis 2008, l’ancien vainqueur de l’US Open, en 2003, les rejoint donc cette année avec la manière, terrassant en quatre sets le redoutable Ferrer, qui l’avait pourtant battu en juillet dernier lors d’un match de Coupe Davis, sur dur. Retrouvant sa force dans les moments importants, Roddick a durant le match, et plus généralement durant la quinzaine, retrouvé l’étincelle qui lui manquait ces derniers temps pour se retrouver en haut de l’affiche. L’ex numéro un américain porte désormais les espérances de tout un peuple. Comme au bon vieux temps.
Roddick (n°21) bat Ferrer (n°5) : 6-3, 6-4, 3-6, 6-3
Les flops
- Mardy Fish. Tête de série numéro 8, il réalisait jusqu’alors l’un de ses meilleurs parcours en Grand Chelem. Menant 2 sets à 1, soutenu par tout un public, rien ne laissait paraître que l’actuel numéro un américain allait s’effondrer durant les deux dernières manches, y laissant toutes chances de victoire. Subissant le jeu d’un Tsonga beaucoup plus offensif et déterminé, qui n’aura rien lâché tout au long de la partie, Fish a tout d’abord résisté, avant de lâcher prise définitivement.
Tsonga (n°11) bat Fish (n°8) : 6-4, 6-7(5), 3-6, 6-4, 6-2
- Juan Monaco. Habitué des tournois du Grand Chelem qu’il est, sa performance a été faible lors de ces huitièmes de finale. Si sa défaite n’est pas une surprise, étant opposé à Federer, la manière l’est en revanche un peu plus. Il n’aura en effet marqué que trois petits jeux en l’espace de trois sets totalement dominés par le Suisse. Un score de 6-1, 6-2, 6-0 digne d’un premier tour. Nettement une classe (voire plusieurs) en dessous, Monaco ne peut que constater les dégâts.
Federer (n°3) bat Monaco : 6-1, 6-2, 6-0
Ils ont également fait parler d’eux
- Djokovic s’est fait peur. Un premier très accroché, remporté finalement 16 points à 14, pour finir plus facilement, l’opposition face à Dolgopolov n’a pas été de tout repos. Mais la victoire est acquise pour le Serbe, ce qui est bien l’essentiel, face à l’une des révélations de l’année.
- Nadal et Murray, duo gagnant. Muller et Young n’auront pas été d’une grande opposition. Aucun set perdu pour les deux joueurs, Nadal qui n’a toujours pas perdu un set du tournoi, la promenade de santé perdure.
- Tipsarevic, deuxième. Les Serbes seront au nombre de deux en quarts, Tipsarevic, fraîchement membre du Top 20 mondial, rejoignant son compatriote Djokovic. Après une victoire ô combien délicate face au revenant Ferrero, qui fut ici finaliste en 2003, auteur lui aussi d’un très bon tournoi, Tipsarevic ne peut que se réjouir.
Djokovic (n°1) bat Dolgopolov (n°22) : 7-6(14), 6-4, 6-2
Tipsarevic (n°20) bat Ferrero : 7-5, 6-7(3), 7-5, 6-2
Murray (n°4) bat Young (WC) : 6-2, 6-3, 6-3
Nadal (n°2) bat Muller : 7-6(1), 6-1, 6-2
QUARTS DE FINALE
Djokovic (n°1) bat Tipsarevic (n°20) : 7-6(2), 6-7(3), 6-0, 3-0 AB
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’homme de la rencontre est … Tipsarevic ! Auteur d’un match impressionnant, il fut l’un des seuls hommes cette saison à pousser Djokovic jusque dans ses retranchements. La mine du Djoker en disait long, à l’issue de la perte de second set, visiblement très inquiet. Le jeu, il l’a en effet subi, la faute à un adversaire en pleine confiance, qui n’avait rien à perdre. Malheureusement pour Tipsarevic, son physique va lâcher au cours du troisième acte, ce qui va le contraindre à l’abandon. Djokovic n’est donc pas insubmersible mais reste toujours victorieux.
Federer (n°3) bat Tsonga (n°11) : 6-4, 6-3, 6-3
Une partie se joue sur des petits rien, mais ce sont au final ces petits rien qui font toute la différence. Négociant mieux les points importants, le Suisse ne pouvait que virer en tête. Le nouveau jeu offensif développé par Tsonga (qui lui avait permis de battre Federer à Montréal il y a un mois de cela) n’aura pas cette fois porté ses fruits, Federer coupant court à toutes les tentatives du Français, contraint tout au long du match de subir l’échange. Dans de telles conditions, impossible pour lui d’espérer la victoire, face à un Helvète en pleine confiance, au jeu digne du quintuple vainqueur de l’épreuve. Federer est en route.
Murray (n°4) bat Isner (n°28) : 7-5, 6-4, 3-6, 7-6(2)
Il n’est pas facile de se défaire du géant Américain, Murray s’en est lui incombé difficilement. Au terme d’une partie hachée, mais disputée cependant sur un bon rythme, le numéro quatre mondial aura su forcer sa nature pour parvenir à s’imposer. Toujours en course vers une première couronne en Grand Chelem, Murray est par cette victoire rentré dans l’Histoire du tennis, devenant en effet le septième joueur de l’Histoire à se qualifier la même année en demi-finale des quatre tournois du Grand Chelem (finaliste en Australie, demi-finaliste à Roland Garros et Wimbledon). Rejoignant ainsi les grands noms du tennis, le Britannique a fait un pas de plus dans sa carrière, cette « performance » récompensant sa régularité cette saison, chose qui lui faisait jusqu’ici plutôt défaut.
Nadal (n°2) bat Roddick (n°21) : 6-2, 6-1, 6-3
Djokovic, Federer et Murray dans le dernier carré, Nadal ne pouvait rater ca. Comme à Roland Garros, les quatre fantastiques se retrouveront donc dans le dernier carré. Et la marche pour y accéder ne fut pas très haute pour l’Espagnol, pulvérisant littéralement Roddick, diminué à une cuisse. Les jours de repos liés à la pluie auront en tout cas été très bénéfiques pour le Taureau de Manacor, qui a retrouvé lors de cette rencontre un niveau de jeu très élevé, digne de celui qui lui avait l’an passé permis de décrocher le titre. Très solide au service et en fond de court, ses montées dévastatrices au filet n’ont fait que terminer le travail. Un Nadal de retour en grande forme, qui n’a toujours pas concédé le moindre set, pour des demi-finales magiques.
Djokovic, Nadal, Federer et Murray sont donc cette année inséparables. Avec ces quatre ténors, tous capables de briguer des titres du Grand Chelem, la lutte s’annonce difficile pour les autres joueurs, tant ces quatre hommes dominent de main de maître le circuit, ne laissant que des miettes à leurs adversaires. Pour preuve, si le carré magique est reconstitué pour la deuxième fois de la saison après Roland Garros, seuls Tsonga (à Wimbledon) et Ferrer (à l’Open d’Australie) sont parvenus à se hisser dans le dernier carré cette année, preuve de la mainmise totale de ces quatre fantastiques. Une mainmise qui ne semble pas prête de s’arrêter.
DEMI-FINALES
Djokovic (n°1) bat Federer (n°3) :
Bis répétita. L’an dernier, au même stade de la compétition, le Djoker triomphait de l’Helvète pour se hisser en finale. Federer, malgré deux balles de match, ratées donc, ne pouvait que constater les dégâts. A croire que les matchs se ressemblent. Menant deux sets à rien, le Suisse s’est à nouveau fait rattraper, Djokovic égalisant à deux sets partout. A cinq jeux à quatre, break en poche pour Federer, la victoire lui semblait promise. Après deux balles de matchs ratées, comme l’an passé, tout allait à nouveau se dérégler. Pour une nouvelle victoire du Serbe. Bis répétita bien malheureux pour le Suisse, qui fut pourtant le premier cette saison à battre la machine Djokovic, bis répétita superbe pour Djokovic, auteur de la remontée du tournoi : « C'est ma plus grande victoire de l'année et une des plus grandes de ma carrière. J'étais dans la même situation que l'an dernier. Sur les balles de match, j'ai frappé mon coup droit aussi fort que possible. C'était un pari, j'ai eu de la chance. » Et dire que sur 183 matchs disputés en Grand Chelem, Federer n’en avait perdu qu’un seul après avoir remporté les deux premiers sets…
Nadal (n°2) bat Murray (n°4) : 6-4, 6-2, 3-6, 6-2
Le « Super Saturday » fut vraiment magique. Nadal menait déjà par 12 victoires à 4 face au Britannique. Une fois de plus, le Majorquin est sorti vainqueur de son duel, supérieur physiquement et mentalement. Physiquement d’une part, torpillant Murray en coup droit, solide au service (67% de premières balles), réalisant des montées au filet victorieuses, auteur d’une défense toujours aussi impressionnante, Murray ne pouvait pas suivre le rythme imprimé par l’Ibère. Mentalement aussi car le Britannique n’aura jamais su se rebeller pour tenter d’imprimer son jeu, ni même tenter de faire la course en tête. Nadal retrouve donc la finale à Flushing, au terme d’un très bon match, le meilleur de sa part lors du tournoi : « Je m'améliore de jour en jour et aujourd'hui, j'ai disputé mon meilleur match contre l'adversaire le plus difficile. » Il y retrouvera donc, comme l’an passé, Djokovic, qui l’a battu à cinq reprises cette saison : « J'ai perdu nos cinq dernières finales. C'est un avantage pour lui. Il est clairement favori pour cette finale. Je ne suis pas content de ma performance mentale contre lui cette année. Par moment, je n'ai pas cru à 100% dans mes chances de victoire. C'est le gros problème et c'est ce que je vais essayer de changer lundi. » L’affrontement promet entre les numéros un et deux mondiaux.
Publié sur : Culture Sport - US Open : entre les gouttes, le Top 4 marche sur l'eau